On sort aujourd’hui de la nutrition pour parler d’un sujet intéressant tant pour sa culture personnelle que pour la programmation de son entrainement. Je tiens à préciser que je ne fais que me baser sur différentes études scientifiques ainsi que sur des modèles officiels, je n’en fais que la réécriture et l’interprétation afin d’amener une réflexion sur cette notion de filière énergétique (et qui sait, si tout se passe bien, on parlera de l’acide lactique dans un autre article).
Qu’est-ce que l’on appelle filières énergétiques ?
Pour effectuer une action de contraction, les muscles ont besoin d’une source d’énergie à utiliser, c’est L’ATP, adénosine triphosphate, qui est le seul substrat énergétique utilisable par le muscle chez l’Homme. Tous les muscles contiennent une petite réserve d’ATP mais ces stocks sont extrêmement minces et ne permettent que quelques petites secondes d’utilisation (2-3 seconds environ). Afin de poursuivre l’effort, l’organisme va devoir trouver un moyen de produire de nouvelles molécules d’ATP, et c’est ce phénomène métabolique de synthèse de l’ATP, utilisant différents substrats énergétiques, que l’on appelle filière énergétique.
Aujourd’hui, le modèle explicatif le plus souvent présenté de ce phénomène se divise en trois filières énergétiques :
Anaérobie alactique :
Filière énergétique utilisant les réserves de phospho-créatines présentes localement pour la synthèse de l’ATP. Elle est engagée lors d’efforts courts et intenses, les réserves de phospho-créatines, s’épuisent rapidement, elle permet des efforts courts entre 5 et 15 secondes (voir 20-30 secondes pour certains athlètes de haut niveau), comme le sprint ou l’haltérophilie.
Anaérobie lactique :
Filière énergétique sollicitant la glycolyse anaérobique (catabolisme (=dégradation) du glucose en absence d’oxygène) qui entraîne la production de lactate (il est là le fameux « acide lactique »). Cette filière est engagée lors d’efforts ayant une durée de 20 secondes à 1 minute 30 environ, comme le 400 m, la gymnastique ou les sports de combat.
Aérobie :
Filière énergétique qui utilise la dégradation des acides gras et du glucose (et en faible proportion, des acides aminés), on l’appelle aérobie, car la re-synthèse de l’ATP se fait ici en présence d’oxygène au sein de la membrane interne des mitochondries (centrale énergétique des cellules). Cette filière est la plus économe, elle permet des efforts longs, de 2 minutes jusqu’à plusieurs heures, elle est sollicitée dans les efforts dits d’endurance, comme le cyclisme ou la course de fond.
Sauf que… ce modèle présente des limites, en effet, on sait aujourd’hui par exemple que l’utilisation de l’oxygène par le muscle est instantanée, et ce dès le début de l’effort.
On sait aussi qu’une certaine quantité de lactate est présent constamment dans l’organisme et pas seulement suite à la glycolyse dans le cas de l’anaérobie lactique, d’ailleurs, ce lactate n’est même pas un déchet, mais un témoin d’une réaction métabolique, il sera alors partiellement recyclé en glucose (cycle de Cori). Plusieurs autres hypothèses existent, comme la présence de 4 filières énergétiques qui travaillent de concert pour renouveler le stock de phospho-créatine dans des proportions différentes en fonction de l’intensité et de la durée de l’effort, plutôt que 3 qui se relaient pour la synthèse de l’ATP.
Nutritionniste certifiée, passionnée de sports et de science de l’entraînement.
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